23 Octobre 2023, 17ème jour de guerre
Aujourd’hui, nous sommes le 23 octobre, presque 15h sans boom, pas d’alertes mais je ressens un sentiment de pression. Je ne sais pas si c’est l’enfermement, ou le fait de l’inconnu de la situation mais aujourd’hui je dois tout faire vite, faire des courses, et les tâches quotidiennes. Je me rend compte alors que je suis devenue une machine, un robot, les taches sans cesse répétées et puis je regarde par la fenêtre pour me rassurer…
Cela me réconforte et me dit : « c’est bon je ne suis pas seule. »
Ce soir, les monstres ont relâché deux otages, deux femmes âgées: les pauvres dans quel état sont-elles ? Les autres ? Où sont les autres ? Les femmes, les enfants? Ces monstres veulent se faire passer pour une Compagnie humanitaire pour l’opinion publique … pas de pardon, pas d’oubli !
En France, ma terre d’origine, celle où j’ai grandi avec toutes les religions, manifestent pour aider cette pauvre UTOPIA, « pays imaginaire » dont je tairai le nom … qui n’existe même pas de toute façon ! Bande d’ignorants : il est l’heure de retourner à l’école et d’ouvrir un livre : apprendre l’histoire et la géographie ! Et le français aussi, cela va vous évitera de faire des fautes sur vos vieux panneaux pourris !
Notre famille, nos amis doivent craindre encore de cette France incapable d’avouer les vérités !
Qu’ils soient protéger !
24 octobre, 18ème jour de Guerre, 48h sans alerte
Et c’est reparti : l’Azaka retentit, nous courons au Mamad ! Ils veulent nous terroriser et nous mettre notre moral à zéro !!! Je n’ai pas peur, mais nos enfants les pauvres chéris …
On hésite maintenant à sortir, enfin je pèse mes mots juste en bas ! Ils sont déchaînés au moment où je vous parle, combien ont ils d’armement ? Tsahal se prépare à rentrer, on ne sait pas quand se déroulera cette action ! Qu’Hachem les protège !
26 octobre, 20ème jour de Guerre
Le Jeudi, la journée de la H’ala (pain de shabbat) depuis 3 semaines BH
Le jeudi est devenue une journée de préparation de H’allots maison pour nos H’ayalim (Soldats) chéris à nos cœurs. Chaque maison se transforme en boulangerie pour s’unir et faire cette mitsva incroyable de la femme : Hafrashat Hala ou les bénédictions pleuvent par milliers et qu’elles montent directement à Hachem, notre père à toutes et tous en lui demandant la protection de tout le Am Israel.
Mes enfants participent à cette mitsva, ce sont devenus mes petits ouvriers tout en mettant une musique pour continuer d’être en joie BH !!!
Au moment où j’écris, une nouvelle Azaka retentit, on rentre dans le mamad et on reprend le dessus bh ! Israel , ma terre , mon peuple uni comme les 5 doigts de la main ! Israel vivra pour toujours !
29 octobre, 23ème jour de Guerre, le temps s’est figé
Dans notre tête, nous sommes restés le 7 octobre 2023, et pourtant il faut continuer à avancer. Ça y est TSAHAL a commencé son entrée terrestre.. doucement mais sûrement.
Nous sommes partis dans le nord, à Netanya vendredi pour passer Chabbat chez Céline et Cyril, les cousins, nos fidèles compagnons depuis notre Alyah. Ils habitaient ici à Ashdod et à chaque fois que l’on se retrouve, c ‘est comme si que l’on s’était quitté hier.
Bh une famille unie et accueillante… Nous nous sommes baladés sur le kikar librement et fait manger les enfants avec Priscillia dite « Lala » et sa petite famille. Elle me demande de lui raconter comment on fait en cas d’azaka, d’alerte … alors on raconte notre histoire , elle nous appelle les courageux !
Ensuite, on rejoint notre sarouche au parc en bas de chez elle et là tous les enfants jouent ensemble comme si de rien n’était, le temps s’arrête.
Je regarde pour une fois le ciel depuis 3 semaines sans voir la trace d’une roquette. Ces choses simples deviennent merveilleuses à mes yeux.
Puis nous montons chez Céline et Cyril, on allume les bougies de Chabbat, kiddouch et nous mangerons sans alerte. J’ai dormi pour la première fois depuis 3 semaines … Un Chabbat dans le calme, malgré le bruit des avions, des ambulances, et la vue de la roquette et de Kipat Barzel dans le ciel. A ce moment là, la réalité nous rattrape et on se rend compte que le pays entier est en guerre du nord au sud, de l’est a l’ouest.
Même si nous avons été libre de nos mouvements pendant 48h, nous avons tous le cœur serré au nord comme au sud, tous les mêmes sentiments de peur, de colère, de tristesse. Nos regards et nos sourires timides nous rassurent entre nous et nous donne de la force entre nous de passer des moments de partage intenses et de bonheur.
Il est temps de repartir à la maison, Ilan et Alex et les jumeaux au premier étage nous disent en revoir par la fenêtre avec ce même sourire d’encouragement. Une famille qui reste unie quoiqu’il arrive BH.