Cinquième semaine de guerre, ma première soirée dans une base de H’ayalims !

Après deux azakot à Ashdod, je m’apprête pour la première fois à suivre mon mari dans l’aventure des H’ayalims, une soirée inoubliable malgré la guerre. C’est parti, malgré l’angoisse que j’ai pu ressentir avant de partir elle s’est envolée à partir du moment où j’ai compris l’aide que nous allions apporter.

8 Novembre 2023, 33ème jour de guerre

Hier j’ai fait le tri dans les armoires de mes enfants comme on le fait généralement à pessah, vous allez me dire pourquoi pendant la guerre je vous raconte cela et vous allez comprendre à la fin de mon récit . Je descends avec mes sacs de linge à donner pour les mettre dans l’espèce de benne à vêtements, quand une femme m’arrête et me dit c’est dommage de les mettre là ils ne viennent jamais ramasser. A partir de ce moment, j’ai un déclic et je décide de mettre des messages sur différents groupes Whatsapp si cela peut intéresser.

Cela n’a pas louper, j’ai reçu des messages rapidement les sacs de vêtements de ma fille sont partis chez une dame qui n’a que des filles bh, d’ailleurs cette dame m’a renvoyer un message quelques heures plus tard pour me dire que ses filles étaient en plein « kiffe » et qu’elles se sont fait des séances d’ essayages.

L’histoire ne s’arrête pas là, les vêtements de mon fils sont partis chez une femme extraordinaire que je viens de rencontrer, une femme âgée qui récupère tout pour les enfants et les adultes qui ont dû s’échapper de leurs maisons. Elle prépare aussi des box de repas chauds et elle les distribue à ses familles qui ont dû se faire reloger.

אין כמו עם ישראל

Cette même femme me racontait que son petit fils lui disait d’arrêter de faire cela, que cela pouvait la fatiguer. Mais elle lui a répondu: « non mon fils, je dois aider c’est plus fort que moi. » J’ai compris à ce moment là cet amour inestimable de cette petite mamie pour le Am Israel.

Je vous ai raconté tout cela pour que vous compreniez qu’ici en Eretz, tout change en un clin d’œil, à la minute, même parfois à la seconde. Il suffit d’une simple rencontre pour que le cours de ma simple histoire de vêtements à donner est devenu un moment de rencontres et d’échanges formidables.
Il n’y a pas comme comme notre terre d’Israël !

9 Novembre 2023, 34ème jour de guerre

Après deux azakot à Ashdod, je m’apprête pour la première fois à suivre mon mari dans l’aventure des H’ayalims, une soirée inoubliable malgré la guerre. C’est parti, malgré l’angoisse que j’ai pu ressentir avant de partir elle s’est envolée à partir du moment où j’ai compris l’aide que nous allions apporter.

Pour la première fois je suis sur le terrain avec LEVEHAD

On commence par les courses, un dispositif se met en place: 3 caddies , 3 amis. Un seul mot d’ordre : les remplir pour un barbecue exceptionnel pour nos H’ayalims du sud. Voilà, on y est. On les remplit, et en même temps on rencontres de H’ayalim qui font leurs courses dans le magasin. Alors mon mari et son ami sortent de leurs poches les cartes du H’itat avec la photo du Rabbi. Un regard suffit et un grand merci.

On passe à la caisse, un homme sort sa carte bleue et la passe pour participer à cette action ! C’est ça la Ah’dout du peuple juif !

On rencontre une femme qui nous dit que son fils est à gaza et on lui donne une fois de plus la protection, le hitat avec la photo du rabbi. Elle était au bord des larmes et en même temps elle était contente de pouvoir lui donner car son fils aller peut être rentrer pour Chabbat.

On charge les voitures, et nous voilà parti dans une base militaire dans le sud à Urim. Je n’ai pas voulu regarder les panneaux de la route, mais sur le chemin on croise des jeeps avec des H’ayallims barricadés, des policiers à chaque rond point. Je m’aperçois alors que rien ne s’arrête, la protection est totale.

Une fois arrivée à la base, l’accueil est incroyable cette famille militaire avec laquelle mon mari vit ses aventures depuis 1 mois – la famille Shay – me serre dans les bras comme si on se connaissait depuis toujours. On commence, on relève les manches on sort la viande, les barbecues, une table avec les salades, les pitot à disposition pour les soldats venu manger ce soir là et prendre un peu de temps « libre » pendant ce temps de guerre.

Ma première soirée dans une base de H’ayalims !

Les H’ayalims sont là avec leurs assiettes attendent la viande préparée, assaisonnée avec toute cette équipe de bénévole magnifique, une équipe incroyable. En face, je me mets par terre avec deux petites filles et nous formons une Maguen David avec des bougies allumées qui resteront allumées longtemps pour penser à tous nos otages. De l’autre côté, un coiffeur et une esthéticienne sont aussi la pour s’occuper de nos soldats.

Une soirée bien chargée débute dans la joie, avec DJ Sepho’ qui met une ambiance de folie. On danse, on chante avec nos gants remplies de viande … une scène incroyable à laquelle jamais je n’aurai pensé … une simha d’une force indescriptible !

Puis, cette simha va s’arrêter lorsque je vois un sorte de fusée sortir à quelques mètres de nous !

Je ne comprends pas tout de suite, je sais juste que j’ai le réflexe de me mettre par terre les mains sur la tête mais un H’ayal m’attrape et me dit de courir ! A ce moment là, l’alerte se met à retentir et nous allons dans un bunker: un mamad pour se protéger. Celui-ci avait la forme d’un igloo, et puis on se met dedans. On a eu 15 secondes pour y aller. La fusée que j’avais vu sortir était le Kipat Barzel.

C’est à cet instant que je regarde mon téléphone et que je m’aperçois que nous sommes à 5km de nos frontières. On attends, et une fois sorti j’ai le droit à un câlin d’une H’ayelette pour me rassurer.

Je crois que c’est la première fois que je me suis sentie autant en sécurité.

En ressortant, je regarde à droite et à gauche, j’observe ce décor qui est bien réel : les tentes, le camion de maguen david adom de couleur beige, un tank. Cette réalité, cette guerre… Puis, on reprend le barbecue, les soldats se régalent, des sourires de tous les côtés BH.

Arrive le moment de tout débarrasser, et d’éteindre le feu , un petit H’ayal rentre dans la base et demande si il peut se restaurer… on rallumera les feux et de là d’autres arriveront encore et encore BH.

Avant de repartir, on s’assoit avec les deux commandants : l’un est celui de la discipline, l’autre le directeur de la base: des hommes d’une simplicité qui vont nous faire rire en nous racontant des histoires…un moment unique d’échanges

Ce jeudi 9 novembre a été une journée forte en toutes émotions, et des rencontres uniques.

Une expérience dans ma terre chère à mon cœur. Rosh H’odech tov.